Carnaval de Dunkerque
📘 Définition
Nom masculin tribal – Le Carnaval de Dunkerque, c’est l’équivalent ch’ti d’une transe amazonienne avec un parapluie fluo et des moufles. Ça chante, ça pleure, ça rigole, ça se saoule un peu (beaucoup), et surtout… ça se vit en bande, en cœur, et en mémoire collective.
Ce n’est pas une fête. C’est une expérience.
🧑✈️ Origines historiques (oui, y’en a)
L’histoire commence au XVIIe siècle, avec les pêcheurs dunkerquois qui partaient en Islande pour de longues campagnes de pêche. Avant de prendre la mer (et risquer leur peau), les armateurs offraient à l’équipage un banquet et une fête : c’est la Visscherbende.
👉 De là est né le carnaval : un défouloir, un exutoire, un moment pour s’embrasser, se moquer, se transformer… avant l’incertitude du large.
📚 Référence : Archives municipales de Dunkerque, dossier “Les Plaisirs d’Islande” – 1642
📖 Voir aussi : Dominique Dufour, Le Carnaval de Dunkerque : Rites, chants et traditions, éd. Chti-Culture, 1998
🎶 Les Bandes
Le cœur du carnaval, ce sont les bandes. Pas des gangs, non : des défilés massifs de carnavaleux déguisés, qui avancent en chantant, serrés les uns contre les autres, au rythme des tambours, fifres et cuivres.
👢 Tout le monde se tient bras dessus, bras dessous. On “bande” (oui, c’est le terme local) en sautant sur place, chantant les classiques comme :
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“L’hymne à Jean Bart”
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“La Cantate à Jean Minne”
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“La Digue du Cul” (oui oui)
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Et bien sûr “Quand la mer monte…”
🧥 Les Clet’ches (costumes)
Ici, pas de strass comme à Rio. Les clet’ches, c’est de la récup’ déguisée : robes de mamie, perruques absurdes, parapluies multicolores, maquillage de travelo approximatif… plus c’est foutraque, plus t’es dans le ton.
💡 Fun fact : les mecs se déguisent souvent en femmes. Pas pour se moquer, mais pour transgresser joyeusement les rôles habituels, dans une fête où tout le monde est égal : le boulanger, le banquier, et le gars du port.
🐟 Le lancer de harengs
Un moment culte, unique au monde : le lancer de harengs fumés depuis le balcon de l’hôtel de ville.
Des centaines de poissons volent dans la foule, sous les cris de “à m’m’man ché l’plus grand !”
🥇 Gagner un hareng, c’est gagner le droit de le raconter pendant 20 ans.
Certains les encadrent. D’autres les mangent. D’autres… les gardent jusqu’à l’an prochain.
📚 Référence : Musée portuaire de Dunkerque – Exposition “Poissons volants”, 2011
🍻 La Bière et la Fraternité
Ici, tu bois pas seul. T’as toujours quelqu’un pour trinquer, même dans les files de friterie ou dans une ruelle.
Des bières passent de main en main, souvent offertes, rarement refusées.
Et on ne parle pas juste d’alcool : on parle de rituel de cohésion. C’est un carburant à blagues, à chansons, à souvenirs.
💡 Pourquoi c’est si puissant ?
Parce que pendant quelques semaines, tout le monde se déguise, et personne ne juge.
C’est un des derniers vrais espaces de lâcher-prise collectif, où tu peux être ridicule sans être moqué, bourré sans être seul, coloré sans être filtré.
Et derrière le maquillage, ce sont des traditions transmises, des chants appris par cœur, des valeurs profondément humaines : solidarité, égalité, joie brute.
🗓️ Les grands rendez-vous
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La Bande de Dunkerque (le dimanche avant Mardi Gras)
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La Bande de Malo
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Le Bal du Chat noir
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Le Bal des Corsaires
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La Nuit de la Rose
👉 Et tout un calendrier secret que seuls les vrais carnavaleux connaissent…
🗯️ Citation populaire
“Le carnaval, c’est pas une fête, c’est une fraternité en couleurs.”